mardi 21 juillet 2015

TRIBUNE CERVEAU VERT

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LA PROBLEMATIQUE DES EQUATIONS ALLOMETRIQUES DE BIOMASSE EN REPUBLIQUE DU CONGO

En République du Congo, l’état des lieux des équations allométriques de biomasse établies en forêt naturelle ne permet de mettre en évidence aucun travail scientifique sur des modèles allométriques qui répondent aux exigences du mécanisme REDD+.

 Les seules équations allométriques qui existent sont restreintes à quelques espèces de plantations avec des échantillons réduits. 

Dès lors, il subsiste un déficit patent d’outils adaptés aux besoins des porteurs de projet REDD+, ce qui justifie l’établissement d’équations allométriques d’estimation de la biomasse en forêt naturelle au Congo. 

En effet, les forêts de la République du Congo sont reconnues pour accomplir plusieurs fonctions de services écosystémiques, en particulier le service de régulation du cycle du carbone mondial. 
Pour optimiser ces fonctions, dans le cadre du mécanisme REDD+, il faut décider d’un système de mesure et de suivi du carbone afin de lutter contre les émissions de Gaz à Effet de Serre (GES) et d’évaluer les conditions d’adaptation de ces forêts aux changements climatiques.

Mais cela nécessite de disposer des outils techniques clés répondant aux exigences du mécanisme REDD+, notamment des équations allométriques de biomasse. 
Aujourd’hui, des équations allométriques pantropicales de biomasse et bien d’autres encore sont abondamment utilisées en République du Congo à défaut des équations de biomasse locales appropriées (taille de l’échantillon, gammes de diamètres et d’espèces, types forestiers, etc.).

 Toutefois, l’utilisation d’équations allométriques locales de biomasse adaptées aux différents types de forêts est recommandée par le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC).

 C’est en rapport à cette recommandation, que fort justement le Congo s’est décidé de s’orienter vers l’établissement des équations allométriques locales de biomasse. 

Cela signifie que le pays devrait s’investir pleinement à aider à mettre à la disposition des porteurs de projet REDD+, notamment les gestionnaires forestiers, des modèles précis d’allométrie des arbres adaptés à leur projet. 

Malheureusement, la question des équations allométriques de biomasse au Congo reste toujours d’actualité et plus encore très préoccupante.

 Cela est d’autant plus préoccupant que l’on se demande avec quoi allons-nous alimenter les outils stratégiques et techniques de la REDD+ au niveau national que sont le Scénario de référence et le Système MRV. 

Nonobstant les efforts qui ont été consentis jusqu’ici pour répondre à la problématique nationale sur les équations allométriques, le Congo doit faire encore un peu plus pour montrer son intérêt et sa volonté à développer des mécanismes nationaux en phase avec les bonnes pratiques du processus REDD+ éditées par le GIEC.

 Le pays devrait pour ainsi dire poursuivre le travail sur les équations allométriques de biomasse amorcé par la COMIFAC dont il est partie prenante, mais sur une grande échelle locale.

Géraud Sidoine Mankou
Laboratoire de Botanique et Ecologie végétale, Faculté des Sciences et Techniques, Université Marien NGOUABI (UMNG). BP : 69, Brazzaville Congo.
Tél. : (+242) 06 699 64 81
E-mail : geraud_h@yahoo.fr


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