termitière sur la route nationale au sud de Brazzaville |
LUTTE CONTRE LES CHANGEMENTS
CLIMATIQUES : SYNERGIE ENTRE ADAPTATION ET ATTENUATION COMME MOYEN LE PLUS
APPROPRIE EN REPUBLIQUE DU CONGO
La République du Congo est depuis plus d’une
décennie engagée dans un vaste programme de conservation et de gestion durable
de ses ressources forestières mais aussi dans un grand projet de reboisement et
d’afforestation. Ceci en vue de contribuer à l’effort mondial de réduction des
émissions de Gaz à Effet de Serre (GES) et d’augmentation de leur
séquestration. Cette vocation du Congo est du fait de sa richesse en superficie
forestière, 65% du territoire national. Ce qui place le pays parmi les plus
riches en couvert forestier en Afrique. C’est donc fort de ce potentiel que la
République du Congo s’est engagé en 2008 dans le processus REDD+ qui préconise
de reconnaitre et de payer les efforts des pays forestiers tropicaux qui
s’engagent à gérer durablement leurs forêts tout en augmentant leur stock de
carbone.
Actuellement,
la République du Congo est dans la phase de mise en œuvre du processus REDD+, et le pays élabore actuellement tout un système de
contrôle du carbone au travers un programme d’inventaire de GES, ceci dans
l’optique de prétendre un jour aux crédits carbone. Cependant, la mise en œuvre
d’un marché règlementé à l’échelle internationale sur ces payements tarde à se
mettre en place, et à contrario l’idée d’un marché avec des investisseurs
privés fait de plus en plus chemin.
Ce marché exige des projets locaux REDD+
bien aboutis qui ont pour but de réduire les émissions à l’échelle locale et de
générer les crédits de carbone. Mais développer un projet REDD+ suppose un
certain nombre d’exigences qui répondent au mécanisme REDD+ avec son corollaire
d’incertitudes. Et à ce propos, il existe peu d’expériences abouties en
République du Congo sur le montage de projets REDD+. Ce qui fait que les
quelques rares porteurs locaux qui existent soient peu outillés pour concevoir
les projets REDD+ qui répondent à ces exigences requis.
Lutter contre les changements climatiques ne
suppose pas seulement l’atténuation au travers la REDD+, mais aussi
l’adaptation (tolérance aux changements climatiques). Cela se justifie, car
depuis la révolution industrielle l’on note d’importants changements dans les
écosystèmes terrestres du fait de la perturbation du cycle naturel du carbone.
L’on pense aujourd’hui que cette perturbation va sévèrement toucher l’Afrique
où l’on devrait observer pour l’agriculture et les populations les plus
pauvres, d’importantes conséquences négatives en termes d’économie et de
sécurité alimentaire. Au regard des effets pervers des changements climatiques
prévus pour toucher de façon disproportionnée les populations les plus pauvres
en Afrique, un accent particulier devrait être mis sur l’adaptation aux
changements climatiques au Congo.
Vue du quartier Nganga lingolo au sud de Brazzaville |
En effet, la lutte contre les changements
climatiques dans un pays forestier en voie de développement comme le Congo,
exige de s’inscrire dans une perspective de conservation des ressources
naturelles et de satisfaction des besoins fondamentaux des populations locales
tributaires des forêts et souvent très vulnérables. Cela demande de s’orienter
vers des approches communautaires pour répondre aux enjeux écologiques
suscités. Justement, les projets sur l’adaptation aux changements climatiques
touchent directement les communautés rurales. Car ils peuvent entre autres
aider à la préservation et à l’amélioration de la production agricole au
travers des stratégies qui visent la résilience locale des différents moyens de
subsistance, comme des systèmes agroforestiers par exemple, à une multitude de
stress dus aux changements climatiques.
Ainsi, la prise en
compte des questions liées à la REDD+ en synergie avec les questions sur
l’adaptation, peut aider à la mise en place de façon efficace au Congo des
projets locaux bien adaptés qui répondent à l’effort mondial de lutte contre
les changements climatiques.
Géraud Sidoine Mankou
Laboratoire de Botanique et Ecologie
végétale, Faculté des Sciences et Techniques, Université Marien NGOUABI.
BP : 69, Brazzaville Congo.
Tél. : (+242) 06 699 64 81
E-mail : geraud_h@yahoo.fr
Skype : gerausid
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