samedi 3 octobre 2015

LUTTE CONTRE LES CHANGEMENTS CLIMATIQUES : SYNERGIE ENTRE ADAPTATION ET ATTENUATION COMME MOYEN LE PLUS APPROPRIE EN REPUBLIQUE DU CONGO

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termitière sur la route nationale au sud de Brazzaville
LUTTE CONTRE LES CHANGEMENTS CLIMATIQUES : SYNERGIE ENTRE ADAPTATION ET ATTENUATION COMME MOYEN LE PLUS APPROPRIE EN REPUBLIQUE DU CONGO

La République du Congo est depuis plus d’une décennie engagée dans un vaste programme de conservation et de gestion durable de ses ressources forestières mais aussi dans un grand projet de reboisement et d’afforestation. Ceci en vue de contribuer à l’effort mondial de réduction des émissions de Gaz à Effet de Serre (GES) et d’augmentation de leur séquestration. Cette vocation du Congo est du fait de sa richesse en superficie forestière, 65% du territoire national. Ce qui place le pays parmi les plus riches en couvert forestier en Afrique. C’est donc fort de ce potentiel que la République du Congo s’est engagé en 2008 dans le processus REDD+ qui préconise de reconnaitre et de payer les efforts des pays forestiers tropicaux qui s’engagent à gérer durablement leurs forêts tout en augmentant leur stock de carbone.

Actuellement, la République du Congo est dans la phase de mise en œuvre  du processus REDD+, et le pays  élabore actuellement tout un système de contrôle du carbone au travers un programme d’inventaire de GES, ceci dans l’optique de prétendre un jour aux crédits carbone. Cependant, la mise en œuvre d’un marché règlementé à l’échelle internationale sur ces payements tarde à se mettre en place, et à contrario l’idée d’un marché avec des investisseurs privés fait de plus en plus chemin. 

Ce marché exige des projets locaux REDD+ bien aboutis qui ont pour but de réduire les émissions à l’échelle locale et de générer les crédits de carbone. Mais développer un projet REDD+ suppose un certain nombre d’exigences qui répondent au mécanisme REDD+ avec son corollaire d’incertitudes. Et à ce propos, il existe peu d’expériences abouties en République du Congo sur le montage de projets REDD+. Ce qui fait que les quelques rares porteurs locaux qui existent soient peu outillés pour concevoir les projets REDD+ qui répondent à ces exigences requis.

Lutter contre les changements climatiques ne suppose pas seulement l’atténuation au travers la REDD+, mais aussi l’adaptation (tolérance aux changements climatiques). Cela se justifie, car depuis la révolution industrielle l’on note d’importants changements dans les écosystèmes terrestres du fait de la perturbation du cycle naturel du carbone. L’on pense aujourd’hui que cette perturbation va sévèrement toucher l’Afrique où l’on devrait observer pour l’agriculture et les populations les plus pauvres, d’importantes conséquences négatives en termes d’économie et de sécurité alimentaire. Au regard des effets pervers des changements climatiques prévus pour toucher de façon disproportionnée les populations les plus pauvres en Afrique, un accent particulier devrait être mis sur l’adaptation aux changements climatiques au Congo.

Vue du quartier  Nganga lingolo au sud de Brazzaville
En effet, la lutte contre les changements climatiques dans un pays forestier en voie de développement comme le Congo, exige de s’inscrire dans une perspective de conservation des ressources naturelles et de satisfaction des besoins fondamentaux des populations locales tributaires des forêts et souvent très vulnérables. Cela demande de s’orienter vers des approches communautaires pour répondre aux enjeux écologiques suscités. Justement, les projets sur l’adaptation aux changements climatiques touchent directement les communautés rurales. Car ils peuvent entre autres aider à la préservation et à l’amélioration de la production agricole au travers des stratégies qui visent la résilience locale des différents moyens de subsistance, comme des systèmes agroforestiers par exemple, à une multitude de stress dus aux changements climatiques.


Ainsi, la prise en compte des questions liées à la REDD+ en synergie avec les questions sur l’adaptation, peut aider à la mise en place de façon efficace au Congo des projets locaux bien adaptés qui répondent à l’effort mondial de lutte contre les changements climatiques.

Géraud Sidoine Mankou
Laboratoire de Botanique et Ecologie végétale, Faculté des Sciences et Techniques, Université Marien NGOUABI. BP : 69, Brazzaville Congo.
Tél. : (+242) 06 699 64 81
Skype : gerausid



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